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Circuit du médicament : robotisation et automatisation, piliers de la sécurisation

Portait du Dr Jonathan Boisramé, pharmacien
Jonathan Boisramé
Pharmacien responsable au CHSV de Lyon/ Bron
Dans le cadre de la modernisation du plateau technique, l'automatisation de la production des doses à administrer a permis à la pharmacie d'assurer la dispensation journalière des traitements pour l’intégralité des 720 patients de l'hôpital, spécialisé en psychiatrie. Bénéfices immédiats de l'opération : la sécurisation du circuit du médicament, un gain de temps pour les soignants et pour la pharmacie.

Le Centre Hospitalier Spécialisé Le Vinatier (CHSV) à Lyon/Bron est spécialisé en Psychiatrie avec une valence Universitaire. Son offre de soins s’étend de la pédopsychiatrie à la psychiatrie du sujet âgé, incluant un service de médecine et une structure pénitentiaire. La Pharmacie à Usage Intérieur (PUI)
s’est équipée, mi-janvier, de deux nouveaux automates ATDPS NS 360 de JVM pour assurer la Dispensation Journalière Individualisée Nominative (DJIN) de 720 patients (600 lits d’hospitalisation complète, ainsi que 120 lits d’une clinique spécialisée en psychiatrie). Les explications du Docteur Jonathan Boisramé, pharmacien responsable du circuit de production des doses à administrées au CHSV, recueillies pour les lecteurs de Technologies et Innovations hospitalières.

Un plateau technique modernisé

La pharmacie a souhaité réduire l’exposition aux risques professionnels pour ces opérateurs (TMS) tout en améliorant les conditions de stockage des médicaments déconditionnés. « Pour protéger les médicaments nous avons doté notre nouveau plateau technique d’une zone ou l’empoussièrement, la température et l’hygrométrie sont contrôlés. L’exposition des médicaments aux UV est quant à elle réduite par des filtres anti UV apposés aux fenêtres. L’entrée dans cette zone se fait via des sas en surpression pour minimiser les échanges entre l’environnement extérieur et la zone de production. Une enceinte de protection de 6m2 ainsi qu’un système d’aspiration et filtration absolue connecté aux automates assurent une protection contre l’inhalation de poudre émise par certain comprimé » a précisé le Dr Boisramé. Dans l’année précédente, la pharmacie avait débuté la modernisation par la mise en place d’un contrôleur optique de sachets et l’informatisation de la traçabilité des étapes de déconditionnement. « Auparavant, les préparateurs devaient effectuer chaque jour le contrôle visuel d’environ 6000 sachets et effectuer une traçabilité papier lourde et chronophage. Ces deux dispositifs ont amélioré notre productivité et ont grandement sécurisé la dispensation », a ajouté le pharmacien.

L’automatisation, au cœur de la dispensation sécurisée

La cadence élevée des automates de reconditionnement permet à la pharmacie d’assurer en une journée la dispensation pour l’intégralité des patients pour un jour de traitement. « La dispensation journalière
est une pièce maitresse dans la sécurisation du circuit du médicament. En étant toujours plus proche des dernières modifications de prescription elle permet un gain de temps pour les soignants et pour la
pharmacie »
, a encore déclaré Jonathan Boisramé. Un seul automate assure 87 % de la production journalière en 5 heures (essentiellement les formes orales sèches) le complément (sachets, oro-dispersibles, injectables) étant effectué via des stockeurs rotatifs (12 %) ou manuellement (1%). Le
second automate doit permettre
à la pharmacie de gagner en souplesse, de disposer d’une solution dégradée en cas de panne, mais aussi d’évoluer vers une dispensation de tous les patients pour 3 jours
en veille de week-end
(actuellement les productions du week-end sont lissées sur le jeudi et le vendredi). « Après un mois d’installation notre second automate est en cours de monté en charge et assure déjà la dispensation de quatre unités » a déclaré le Dr Boisramé.

La prise en main a été grandement facilitée par le fait que la pharmacie utilisait précédemment le modèle d’automate Slide de JVM. « Nous avons pu démarrer notre production avec l’un des nouveaux automates 48H après l’installation, juste le temps d’appréhender les nouvelles améliorations », a indiqué le pharmacien. Ce dernier précise que l’ensemble des logiciels et des modules annexes (contrôleur optique,
découpeur enrouleur de sachet) sont développés et maintenus par le même fabricant qui dispose d’une hotline francophone et de techniciens rapidement disponibles, ce qui est facilitant pour l’utilisateur. Comme le déclare Jonathan Boisramé, sans l’automatisation, il ne serait pas possible de réaliser un tel volume de DJIN au sein de l’établissement. « Il faut également que le logiciel de prescription soit parfaitement paramétré et que les interfaces entre les différents logiciels soient 100% opérationnelles. Ceci nécessite une collaboration étroite avec une Direction Informatique dynamique et investie, ce qui est le cas dans l’établissement », a fait valoir Dr. Boisramé.
Autre avantage mis en avant par le pharmacien : l’autonomie sur les paramétrages produits est une fonctionnalité importante permettant d’être réactif et adaptable face aux nombreuses ruptures auxquelles nous sommes confrontés dans le secteur Pharmaceutique.

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