
“La femme est l’avenir de la pharmacie” pouvait-on lire dans la presse avant la crise sanitaire. Voici une tendance qui encore aujourd’hui se confirme.
En effet, la profession de pharmacien rassemble une population majoritairement féminine (à 68%) d’après le dernier rapport démographique publié par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) en janvier 2022.
Oui les femmes se comptent en nombre parmi les professionnels de la pharmacie mais dans quels types de métiers?
On retrouve la population féminine essentiellement à des postes de pharmaciens adjoints et autres exercices (à 80% – correspondant à la section D de l’ordre national des pharmaciens)et de pharmaciens en établissements de santé ou médicosociaux (avec 74% de femmes en section H). Bien que pour ces 2 sections la proportion de femmes ait baissé de 2 points en 10 ans ; les métiers où les hommes sont le plus nombreux restent depuis le départ : ceux de la section A (titulaires d’officines avec 44% d’hommes) et ceux de la section C (pharmaciens de la distributions en gros avec 43% d’hommes). Par ailleurs, dans ces deux dernières catégories de fonctions, la proportion de femmes évoluent positivement.

Les raisons de cette singularité démographiques sont multiples.
Tout d’abord, la profession de pharmacien offre une palette variée de métiers, permettant ainsi aux femmes comme aux hommes d’y trouver leur compte.
D’autre part, la section (D) des adjoints est la plus attractive pour les femmes car :
1- les missions du pharmacien adjoint ont évoluées cette dernière décennie vers plus de responsabilités et une plus grande diversité ( préparations, prises de sang, entretiens pharmaceutiques, test de dépistages COVID, vaccinations, référent EHPAD,…)
2- le début de carrière en tant qu’adjoint peut-être un tremplin vers la titularisation. Même si d’après les données du CNOP les hommes s’installent plus et plus rapidement que les femmes.
3- comme l’expliquait déjà en 2020 le Quotidien du Pharmacien “ le poste d’adjoint permettrait d’offrir un confort de vie, grâce au temps partiel, et une liberté d’esprit en rentrant du travail, tout en évitant la partie gestion d’officine.” Ce qui qui amènerait les femmes à choisir préférentiellement l’inscription dans cette section.
4- un bassin d’emploi favorable au travail en officine, comme le démontre la faible mobilité géographique de cette population entre la fin de leur diplôme et le lieu de leur premier emploi. L’opportunité là encore pour les femmes et les hommes de cette catégorie d’avoir le choix de leur lieux de travail.
Néanmoins parité et responsabilité suivent, en pharmacie, les mêmes biais que dans les autres secteurs d’activité.
En effet, même dans cette profession majoritairement féminine, les postes à responsabilités sont encore plus difficile à atteindre pour une femme que pur un homme. “Seulement 12 [en 2019] des responsables de pôles médicaux et 27 % des chefs de services [étaient] des femmes ! Dans les postes plus administratifs de recherche clinique, l’environnement [était] majoritairement féminin mais dans les services plus clinique, les supérieurs étaient encore principalement des hommes. “ constatait Marina Nguon, pharmacien responsable du secteur vigilance des essais cliniques aux Hospices civils de Lyon, en 2020, interrogé alors par le Quotidien du Pharmacien.
Nos sources :
Démographie des pharmaciens au 1er janvier 2022 – Rapport du CNOP : https://www.ordre.pharmacien.fr/les-communications/focus-sur/les-communiques-de-presse/demographie-des-pharmaciens-au-1er-janvier-2022-une-chaine-pharmaceutique-solide-et-complementaire-au-service-de-la-sante-publique-grace-a-la-co2
La femme est l’avenir de l’homme – Le Quotidien du Pharmacien , 27 avr. 2021 : https://www.lequotidiendupharmacien.fr/la-femme-est-lavenir-de-la-pharmacie